Roberspierre : politique et mystique – Henri Guillemin
Aulard appelait Robespierre un mystique assassin ; et, comme le disait très bien Mathiez, d un certain côté on lui eût presque pardonné la Terreur, mais l’Etre suprême, jamais. Je ne connais pas d étude attentive, minutieuse, consacrée à ce que fut la pensée religieuse de Robespierre. Or elle est, chez lui, profonde, cette pensée ; vivante et déterminante. L’objet même de cet ouvrage est d’établir cette vérité. J’espère y avoir contribué au moyen de preuves nombreuses, de grande portée, et trop peu connues. Robespierre avait bien, en effet, une mystique au moins au sens où l entendait Péguy. La mystique républicaine, disait Péguy, c est qu on se faisait tuer pour la République. Il se trouve que c est exactement le parti qu’adopta Robespierre. Avec lui, devant nous, un de ces témoins qui se font tuer, dont a parlé Pascal, et qui ont donné la mesure de leur ardente sincérité.